Découvrez le modèle économique du Groupe SOS
Mesurer l’impact social : pourquoi est-ce crucial pour le secteur non-lucratif ?
Dans un contexte de ressources limitées, de financements de plus en plus sélectifs et de pressions accrues sur la performance sociale, les organisations non lucratives sont de plus en plus questionnées : que produisent-elles réellement ? Au-delà des intentions et des budgets, ce sont les effets concrets sur les bénéficiaires, les territoires et la cohésion sociale qui comptent. Mesurer l’impact social, c’est non seulement apporter des preuves indispensables à la légitimité et au financement des projets, mais aussi apprendre, ajuster et garantir que les actions transforment véritablement la société.
Qu’est-ce que l’impact social ?
Selon un rapport de synthèse de du Conseil Supérieur de l’Économie Sociale et Solidaire (CSESS) de 20111, l’impact social correspond aux conséquences, positives ou négatives, attendues ou non, des activités d’une organisation sur ses bénéficiaires, ses équipes et plus largement sur la société. Dans l’économie sociale et solidaire (ESS), il reflète la capacité à répondre à des besoins mal ou non couverts, à prévenir des risques, réparer des situations ou compenser des inégalités.
Il ne se limite pas à la dimension économique : il s’agit de transformations concrètes pour les individus et pour la collectivité. Autrement dit, l’impact social se lit autant à travers les changements de comportements et de compétences qu’à travers les effets sur le lien social, la cohésion ou encore les politiques publiques.
Dans ce cadre, le Groupe SOS développe ses projets en lien direct avec les besoins identifiés sur le terrain. Les évaluations régulières permettent d’ajuster les dispositifs, qu’il s’agisse d’insertion professionnelle, d’accompagnement des personnes vulnérables ou de transition écologique.
Les 5 dimensions de l’impact social
Les effets de l’impact social ne sont pas homogènes et s’expriment à plusieurs niveaux complémentaires qui dessinent l’ampleur réelle d’une action sociale :
- Individuel : amélioration du bien-être, acquisition de compétences, insertion professionnelle.
- Sociétal : renforcement du lien social et réduction des inégalités.
- Politique : influence sur les politiques publiques et plaidoyer.
- Économique : réduction des coûts sociaux et création de valeur indirecte.
- Environnemental : intégration de pratiques durables dans les activités.
Pourquoi est-ce important pour le secteur non lucratif ?
Évaluer son impact social répond à plusieurs enjeux essentiels :
- Transparence et légitimité : financeur·se·s, donateur·rice·s et pouvoirs publics veulent des preuves concrètes de l’efficacité des actions.
- Amélioration continue : mesurer permet d’identifier ce qui fonctionne et ce qui doit être ajusté, et d’adapter les pratiques au contexte local.
- Stratégie et durabilité : les résultats d’évaluation aident à concevoir des programmes plus pertinents et adaptés aux besoins réels, comme l’accompagnement global d’Apprentis d’Auteuil qui prend en compte logement, santé et mobilité.
- Plaidoyer et mobilisation : les données objectivées renforcent la capacité des organisations à participer aux débats publics. C’est le cas du Groupe SOS, qui s’appuie sur ses expériences de terrain et les résultats de ses actions pour porter des propositions auprès des pouvoirs publics et contribuer à l’évolution des politiques sociales, éducatives ou environnementales.
Comment mesurer l’impact social ?
Mesurer l’impact social nécessite des choix méthodologiques précis. Comme le souligne Julien Kleszczowski2 dans son étude “Comment évaluer l’impact social des organisations à but non lucratif ? Le cas d’Apprentis d’Auteuil”, il faut définir :
- le périmètre : quel projet, quel public, quel territoire,
- les indicateurs : quantitatifs et qualitatifs,
- les ressources mobilisées,
- le moment de l’évaluation (Kleszczowski, 2020).
Pour cela, plusieurs méthodes sont utilisées telles que :
- La théorie du changement : formalise le processus par lequel un projet génère des transformations concrètes pour les bénéficiaires et la société.
- Le Social Return on Investment (SROI) : attribue une valeur monétaire aux impacts sociaux et environnementaux pour comparer les résultats aux ressources investies.
- Les référentiels spécifiques à l’ESS : grilles d’indicateurs adaptées aux réalités des organisations non lucratives.
Mesurer l’impact social est aujourd’hui une condition indispensable pour garantir la pertinence et la durabilité des actions non lucratives. Pour le Groupe SOS, c’est aussi une responsabilité : démontrer que les innovations sociales et solidaires transforment concrètement la société et ouvrent des perspectives d’avenir.
À lire aussi : L’économie sociale et solidaire : un levier pour répondre aux défis sociaux et environnementaux