Il est temps de revenir à la raison : une personne addict est malade. Le système répressif français brouille ce message et nombreux·ses sont celles et ceux qui vivent leur addiction dans l’angoisse qu’elle soit découverte par leurs proches, leurs employeurs. Il·elle·s s’enferment peu à peu dans la spirale de l’exclusion, sans traitement ni accompagnement adéquat. La répression a démontré partout dans le monde et à toutes les époques son inefficacité et sa dangerosité.
La stigmatisation collant à l’addiction est un frein dans le soin et l’insertion des personnes concernées qui vivent honte et rejet. L’aspect multifactoriel de cette maladie suffit à démontrer que la réponse uniquement répressive est simpliste, inutile et néfaste.
On a compris que les mécanismes qui sous-tendent une consommation d’alcool sont les mêmes que pour les consommations de produits illicites. Il faut aller plus loin. L’action ne doit pas être uniquement portée par les centres spécialisés. Ces derniers doivent devenir des acteurs de la Cité et proposer des panels d’offre d’accompagnement plus large encore qu’aujourd’hui : vers la médecine de ville, vers la médecine du travail, vers la médecine scolaire et vers l’entreprise désemparée dans ces domaines. Le grand public et les personnels soignants sont encore perdus face à ces sujets. Plus de la moitié des médecins généralistes libéraux déclarent ne pas traiter leurs patient·e·s addicts comme les autres. Ce plaidoyer n’a qu’un seul but : changer notre regard sur les addictions et effacer les stigmates. C’est le préalable incontournable à l’adoption de réformes dont nous avons tant besoin et que nous promouvons ici.