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​​Terre Rouge : une résidence intergénérationnelle pour lutter contre l’isolement des seniors​ 

19 mai 2025 • ACTUALITÉS

Une fois à la retraite, une nouvelle vie s’ouvre. Passer du temps avec la famille ou les amis, mieux s’occuper de soi, s’investir dans des associations et dans la vie locale… Mais des dangers guettent aussi, et particulièrement la diminution des interactions sociales, pouvant aller jusqu’à un isolement extrême. Quelles solutions pour trouver un nouvel équilibre de vie maintenant un lien social ? Parmi elles, la toute première résidence intergénérationnelle de l’association Groupe SOS Seniors : la Résidence autonomie Terre Rouge. Immersion 

 

En plein cœur de la ville de Saverne, à moins d’une heure de Strasbourg, la Résidence Terre Rouge est un bâtiment flambant neuf qui accueille des résident·e·s depuis quelques mois à peine. 71 logements de de 35 à 90m² avec balcon, et des espaces partagés : salle de convivialité, jardin et terrasse... D’extérieur, rien ne semble différencier ce bâtiment d’une résidence habituelle, si ce n’est une pancarte à l’entrée. Si 50 appartements sont destinés à être occupés par des personnes âgées, et 21 par des familles, le concept de la Résidence Terre Rouge ne se limite pas à réserver des places pour les personnes âgées, loin de là. Dans le hall d’entrée, vous ne trouverez ni concierge, ni petites annonces de baby-sitting ou de plombier. Mais deux salariées – Sandrine la responsable et Karen l’animatrice- et un planning d’activités collectives.

Les seniors qui intègrent la résidence quittent leur ancien domicile parce qu’ils se sentent isolés, quelques fois en insécurité. Ce sont cependant des personnes qui restent très autonomes dans leur mode de vie. Il leur faut un logement bien pensé et des services qui les aident au quotidien, mais aussi et surtout des moyens pour tisser et garder des liens sociaux”. Chantal, par exemple, est une jeune retraitée : “C’est quand même une grosse coupure d’arrêter de travailler. C’est agréable d’être ici, ce côté convivial. C’est vivant, et ça permet de se créer une nouvelle famille, un nouveau monde. Même son de cloche pour Claire, maman de deux jeunes enfants, Alexandre et Marianne : 

On profite d’un appartement super bien situé. Mais les moments que les enfants préfèrent, ce sont les moments partagés dans la grande salle commune. Mes enfants s’ouvrent à des personnes de tous les âges, je les trouve moins timides, et pour moi c’est une grande satisfaction !

Le lien intergénérationnel, au centre du projet

Au cœur de ces moments partagés, Karen est à la manette. Deux fois par semaine, elle propose des activités aux résidents. De l’activité manuelle aux apéros de bienvenue, en passant par la cuisine, l’animation est variée et rassemble tous les âges. “Vous verrez, c’est un peu comme une fête de famille à chaque fois” explique Karen. Aujourd’hui, justement, c’est une après-midi carnaval au programme. Karen a mis les petits plats dans les grands : une décoration joyeuse haute en couleurs, une belle robe en déguisement, des bonbons partout sur les tables. 

A partir de 14h, les résident·e·s arrivent peu à peu dans la grande salle commune. Le plus jeune, Alexandre, semble marcher depuis peu. La doyenne Dolorès, 90 ans, est accompagnée de son fils Thierry, et de sa belle-fille, Corinne. Dolorès est d’ailleurs la toute première locataire à avoir pris ses quartiers à la Résidence Terre Rouge : pendant 15 jours, elle était même la seule habitante de l’immeuble ! Depuis le bâtiment a pris vie, et Dolorès semble en être ravie ! “J’habitais en Normandie. Les derniers mois, c’était vraiment dur. Mes amis étaient partis peu à peu, je ne connaissais plus mes nouveaux voisins, j’étais toute seule. Mais je ne voulais pas aller en Ehpad, je peux encore me débrouiller seule”. Thierry complète : “Elle voulait se rapprocher de nous. Quand on a trouvé cet endroit, je l’ai appelée pour le lui présenter et lui proposer d’emménager. Je n’avais même pas fini de poser ma question qu’elle avait dit oui !” 

 

J’habitais en Normandie. Les derniers mois, c’était vraiment dur. Mes amis étaient partis peu à peu, je ne connaissais plus mes nouveaux voisins, j’étais toute seule. Mais je ne voulais pas aller en Ehpad, je peux encore me débrouiller seule

Dolorès, doyenne de la résidence

Une fête de famille

Comme promis, l’ambiance du “Mercredi Carnaval” ressemble à s’y méprendre à une fête de famille. Les plus petits enfants se trouvent vite et commencent à jouer avec les ballons gonflables, avec plus ou moins d’entrain selon leur timidité. A côté, les ados discutent, le téléphone portable jamais très loin. Les adultes, autour d’une grande tablée, sirotent leur café et tentent de limiter un peu la consommation de bonbons de leur progéniture – sans oublier de se servir eux-mêmes, bien que plus discrètement. On parle de tout et de rien, on rigole, on se souvient des moments passés ensemble, tout en évoquant déjà avec hâte les prochains apéros de bienvenue. Vers 15h30 vient le moment fatidique pour les plus jeunes : les résultats du concours de masques fabriqués par les enfants la semaine précédente. Un silence s’installe alors que filles et garçons fixent les juges du regard avec une gravité déconcertante. Le verdict tombe : c’est Marianne et Rayan qui remportent le prix – un sac de friandises. Pour les autres, c’est une déception… très vite oubliée alors que les jeux reprennent. Si les enfants pourront repartir avec un beau masque comme souvenir, Karen n’a pas oublié les adultes. Elle leur a préparé une surprise : de belles roses, que chaque enfant distribue une par une. Et enfin, c’est le moment des photos ! C’est Dolorès, grand sourire, qui a l’honneur de s’asseoir au centre de la photo, entourée des enfants. 

Vers 16h30, la salle commune se vide peu à peu. “La participation est variable” confie Karen. “Il y a un noyau dur assez fort, toujours présent, et d’autres viennent par phase, selon leur humeur du jour, leur planning… On ne force personne, l’idée c’est de proposer.Si la vie collective prend bien, c’est grâce à l’investissement de Sandrine depuis le tout début du projet. Avant d’accepter tout nouveau locataire, elle prend le temps de rencontrer chaque personne et d’expliquer le concept de cette résidence pas comme les autres.   

Des seniors acteur de la vie collective et du lien social

Je fais bien attention à ce que les futurs résidents sachent que la vie collective a une place ici. Et c’est justement ce qui attire tous ceux qui emménagent ! Pour l’instant, on fait beaucoup d’activités intergénérationnelles, mais à terme on proposera aussi des temps dédiés aux seniors, pour qu’ils puissent se retrouver entre eux, et avoir des activités adaptées à leurs besoins. Ce qu’on souhaite par-dessus tout, c’est que les résidents soient eux-mêmes moteurs de la vie collective.Dolorès, très fière de sa cuisine, a déjà sauté le pas. Elle est ravie de pouvoir faire profiter de ses talents culinaires. « J’ai été invitée pour un super pot-au-feu l’autre jour » se rappelle Sandrine avec un sourire. Les idées pour se réunir ne semblent pas manquer, à entendre les discussions de la salle commune. En tous cas, Thierry, lui, a des envies concrètes pour les semaines qui viennent. Si vous passez aux beaux jours à la résidence, il est à peu près sûr que vous le retrouverez avec Dolorès, Chantal, Sandrine, Karen, Alexandre et une floppée d’enfants autour d’un barbecue… familial ! 

A l’image de la Résidence Terre-Rouge, l’association Groupe SOS Seniors est pleinement engagée contre l’isolement social des seniors. En France, c’est 36% des plus de 60 ans en France, soit 6,5 millions de personnes, qui souffrent de solitude fréquente, selon le dernier rapport des Petits Frères des Pauvres. Des Ehpad aux résidences-autonomie, en passant par les services à domicile : Groupe SOS Seniors développe des solutions pour les seniors, comme ici, à Saverne. Une approche innovante pour contribuer au vivre-ensemble et faciliter le mieux vieillir ! 

Innover au service du vivre-ensemble : immersions

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