AEMO 77 : quand la culture et l’éducation se rencontrent

L’Assistance à l’Enfance en Milieu Ouvert (AEMO) est une mesure légale conçue pour assurer la sécurité des enfants vivant dans des contextes familiaux potentiellement nocifs. Son objectif principal est de soutenir les familles dans la prise en charge des enfants en difficulté tout en préservant les responsabilités parentales. L’AEMO place l’enfant au cœur de ses préoccupations en visant à satisfaire ses besoins fondamentaux pour favoriser son développement et son bien-être. En parallèle, elle s’efforce d’accompagner les parents en les orientant dans leur rôle éducatif et en les encourageant à tirer parti des ressources communautaires disponibles. 

De plus, l’AEMO peut également offrir la possibilité d’hébergement à court terme, principalement pour les mineurs, en lien avec la mesure « renforcée », afin de répondre aux situations de fortes tensions ou d’urgence, comme dans le cas de l’AEMO 77. 

Lors des Rencontres organisées par le Groupe SOS, le Laboratoire des publics, programme visant à favoriser l’accès à la culture aux publics issus de divers horizons sociaux a permis aux enfants de l’AEMO 77 de profiter d’une journée spéciale au Jardin des Métiers d’Art et du Design (JAD). Inauguré en septembre 2022 grâce à la collaboration entre le département des Hauts-de-Seine, le Groupe SOS, Make ICI et l‘Institut des Métiers d’Art et du Design, le JAD propose une variété d’activités culturelles axées sur l’expérimentation et la pratique. Ces événements comprennent 2 à 3 expositions annuelles, des ateliers d’initiation, des démonstrations, des conférences et des débats. 

Pendant cette journée, les jeunes ont eu l’opportunité de découvrir l’exposition intitulée « L’été au jardin, carte blanche à Alexandre Échasserieau » ainsi que de participer à un atelier sous le nom de « On va se poiler ». Cet atelier visait à explorer la technique du flocage, une méthode fascinante qui permet de donner un aspect poilu à n’importe quel objet : qu’il s’agisse de poils courts, longs, avec des dégradés de couleurs, plats ou en relief, le floc peut être appliqué sur toutes sortes de surfaces transformant ainsi les objets en une nouvelle version. Les enfants ont donc été encouragés à concevoir des motifs graphiques qu’ils ont ensuite appliqués sur du papier, des objets en volume et des textiles. 

Ces expériences ont permis aux professionnels de l’AEMO d’évaluer les progrès des enfants et de mieux appréhender leurs intérêts et leurs talents spécifiques, leur permettant ainsi de mettre en place des stratégies d’accompagnement plus ciblées et adaptées à leurs besoins individuels. 

« La culture c’est aussi se forger une personnalité, se mêler aux autres, pouvoir être dans les échanges. C’est aussi une forme de lien social qui permet à tout le monde de se réunir.  »

Ludovic Joab, intervenant à l’AEMO 77

Dans le prolongement de son engagement à promouvoir l’accès à la culture pour tous, le Laboratoire des Publics continue d’innover au sein des établissements et associations du Groupe SOS. Dans cette optique, il travaille en collaboration avec de nombreux partenaires et institutions culturels partout en France. À titre d’exemple, une série d’initiatives et actions culturelles sont organisées avec le Centre National du Livre telles que des séances intergénérationnelles de lecture à haute voix seront organisées de manière régulière entre octobre 2023 et mars 2024, à l’Ehpad Hector Berlioz et à la Résidence de l’Aubetin, en collaboration avec les collèges locaux. Ces rencontres sont conçues pour favoriser les échanges et les interactions entre les différentes générations, contribuant ainsi à renforcer les liens au sein de la communauté. 

Parallèlement, le Laboratoire des Publics apporte son soutien à des résidences d’autrices de bandes dessinées au sein de plusieurs établissements du Groupe SOS, dont Le Marquisat, l’Arverne, Saverne et le Centre éducatif renforcé (CER) des Hautes-Alpes. Ces résidences ont pour objectif de stimuler la créativité et l’expression artistique parmi les jeunes résidents, leur offrant ainsi des opportunités uniques d’exploration et de développement personnel. 

« L’idée c’est d’emmener des publics qui ne se sentent pas légitimes à venir profiter de ce type d’établissement culturel, et de leur dire que ce sont des lieux qui leur sont totalement dédiés »

Camille Chevrier, cheffe de projet au Groupe SOS Culture.