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« Les ONG jouent un rôle indispensable »- Alexandre Lourié, Directeur International du Groupe SOS
L’aide publique au développement est un outil financier essentiel pour lutter contre la pauvreté et construire des économies durables et inclusives dans les pays du Sud. En finançant des projets d’ONG dans des territoires en difficulté, elle crée des opportunités économiques pour les populations locales, prévenant ainsi la précarité, les tensions et les crises. Pourtant, elle est aujourd’hui fragilisée par des coupes budgétaires dans de nombreux pays donateurs, et de vives critiques qui ébranlent la coopération internationale dans son ensemble. Dans cet entretien, Alexandre Lourié, directeur général du secteur International du Groupe SOS, revient sur le rôle crucial des ONG et de l’aide internationale pour construire des sociétés plus justes et un monde vivable.
Après des coupes budgétaires massives dans de nombreux pays, l’aide publique au développement est au centre du débat en ce moment. Quelles sont les principales critiques qui lui sont adressées et comment y répondez-vous ?
Tout le monde parle du démantèlement d’USAID par le président Trump, mais il ne doit pas occulter les autres coupes budgétaires en matière de développement international, que ce soit en Europe ou même en France. Ce repli est basé sur des croyances fausses et néfastes.
D’abord, l’une consistant à dire que l’aide ne profiterait pas à la France. Ce serait de la solidarité mal placée. C’est faux ! L’Agence Française de Développement, qui gère ces fonds en France, octroie principalement des prêts. C’est une banque. Avec ses intérêts elle fait des bénéfices, et avec ses bénéfices, elle verse des dividendes à l’Etat. On accuse pourtant la Banque de Développement de siphonner les fonds publics, alors que pour 1 euro levé avec l’argent public français, elle lève 11 autres euros pour financer ses projets de développement. Elle est donc efficace et rentable.
Les ONG – qui dépendent en partie de l’aide au développement pour déployer leurs projets- sont elles aussi mal considérés par les détracteurs de l’APD. Pour quelles raisons ?
Selon certains, elles seraient mal gérées. Mais cette idée fausse est exaspérante : le niveau d’audit de ces structures est très élevé. Les ONG ont un niveau de redevabilité exemplaires, à l’euro près.
L’Agence Française de Développement est aussi partenaire d’ONG de solidarité, notamment celles du Groupe SOS. N’en déplaise à ses détracteurs, la solidarité n’est pas un gros mot. On vit dans un monde interdépendant. Mais quand on est obsédé par l’immigration, comme certains partis, on ne peut pas fermer les yeux sur des territoires qui deviennent invivables du fait de guerres, de famines, ou des crises climatiques.
N’en déplaise à ses détracteurs, la solidarité n’est pas un gros mot. On vit dans un monde interdépendant.
Les ONG jouent un rôle indispensable, tant pour les personnes les plus pauvres des pays les plus fragiles, que pour nous en Europe.
L’impact du travail des ONG va au-delà du local. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de projets menés par les ONG du Groupe SOS qui illustrent un impact global ?
Les ONG jouent un rôle indispensable, tant pour les personnes les plus pauvres des pays les plus fragiles, que pour nous en Europe. Quand je vois mes collègues de Planète Urgence, restaurer des milliers d’hectares de forêts avec des communautés locales au Cameroun. Quand je vois mes coéquipiers de Santé Sud former des professionnels de santé au Maroc. Quand je vois mes collègues de PLAY qui interviennent autant aux Comorres qu’à Mayotte, quand je vois mes coéquipiers de PULSE et de PPI, qui soutiennent les incubateurs d’entreprises locales en Tunisie ou à Madagascar, je suis fier. On est gagnant-gagnant.
Un message final ?
Luttons contre les effets de sidération de ces coupes budgétaires, et continuons à soutenir nos ONG de solidarité internationales.
Retrouvez la prise de parole des dirigeant·e·s du Groupe SOS aux côtés d’acteurs de la solidarité internationale parue dans L’Opinion :
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